Une chronique libérale

Publié le par stradefi

Le libéralisme est apparu avec les Lumières. C'est dire qu'il dispose d'une longue tradition française. En premier lieu morale individuelle, philosophie de vie sociale construite sur cette morale puis doctrine économique reposant sur cette morale et cette philosophie, le libéralisme est un tout qui ne peut être réduit à une dimension seulement politique ou seulement économique. Il forme un ensemble indissociable, et oeuvre à bâtir une société réconciliée, fondée sur la liberté. Si celle-ci n'était pas globale, on pourrait préciser liberté de pensée, d'expression et d'action. Mais cela serait la réduire à un champ général. La liberté crée des droits et des devoirs. Le libéralisme fonctionne avec des règles, et ne revêt non pas le masque de sauvagerie qu'on veut souvent lui faire porter. Au contraire, il prône le respect du Droit et défend le libre échange des idées. Les sociétés libérales sont des sociétés démocrates, observera-t-on. La cohérence veut que le libéralisme est une forme d'évolution des démocraties qui placent l'individu au centre de leur fonctionnement. La première obligation de l'Etat – car l'Etat a des obligations quand le citoyen a des devoirs - est d'assurer et de défendre la liberté des individus qui dépendent de lui, car leur liberté est imprescriptible.
 

Renier le libéralisme parce qu'il serait l'émanation d'un modèle anglo-saxon envahisseur est donc une hérésie. Renier le libéralisme parce qu'il rendrait anarchique et sauvage le monde « civilisé » serait nier ses fondements et réduire à une diabolisation d'ordre économique ce qui est avant tout l'amour de la liberté. Renier le libéralisme parce qu'il serait vecteur de l'individualisme le plus péjoratif et de l'égoïsme le plus intérieur serait se montrer prompt à sombrer dans les dérives des interprétations les plus naïves et puériles. Renier le libéralisme pour ces plusieurs raisons est la démonstration d'un sectarisme jacobin et totalitaire le plus absolu. La pensée libérale consiste à prôner le moins d'Etat possible et autant d'Etat que nécessaire, ramenant celui-ci à ses fonctions régaliennes de Police, de Justice et de Défense.
 

Il est devenu courant en France de détacher du libéralisme son caractère économique, et de porter ce dernier à une définition de sa source, ce qui est un raisonnement qui use d'un artifice grossier pour tenter de stigmatiser le libéralisme en lui apposant une marque délibérement détournée de façon négative. Or, la primauté de la liberté individuelle est un principe absolu qui s'applique à tous les domaines de la vie en société, autant qu'il est vrai que les sociétés sont formées par le rassemblement des individus. Au commencement, il y a l'homme. Après seulement, il y a la tribu ...
 

Et au sein de toute tribu, tout homme doit être libre. Et il doit s'exercer une interdépendance entre eux, qui garantisse toujours la liberté de l'homme et qui assure toujours la cohésion de la tribu.
 

L'évolution contemporaine du libéralisme s'oriente vers un rapprochement, naturel et logique, du fédéralisme, qui écarte autant les dérives matérialistes et nihilistes que l'absolutisme et l'étatisme. Cette évolution réconcilie l'individu et la société, et permet la subsidiarité qui défend les minorités et établit les rapports sociaux au-delà d'une « lutte des classes » devenue archaïque.


Publié dans Chroniques libérales

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Mon cher Stéphane-Emmanuel,Je te l'ai déjà dit sur tes autres blogs, mais j'adore ta façon d'écrire. Cela étant, à la lecture de cette première chonique libérale de ton nouveau blog (merci pour ça !), je me dis que je t'ai connu plus passionné ! Mais je sais que tu fais de ce blog une vitrine différente de celle que tu affiches sur RadVox. En tout état de cause, je me joins parfaitement ... à ta cause, justement !Amitiés libérales,Olivia 
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