Hélène FLAUTRE, ou tout le charme d'une elfe new age auréolée d'étoiles ...

Publié le par Stradefi

Rencontre avec Hélène FLAUTRE à Rouen


source de l'image : Nord éclair

Convaincue, elle l’est. Convaincante, tout autant, si je n’étais pas déjà convaincue par son discours. Faut-il encore rappeler qu’il n’y a pas d’écologistes que chez les Verts !? Moi qui suis encore étiqueté « de droite » par mes amis socialistes et communistes, voire « centriste » par mes amis Verts, j’ai toujours pensé que les fondamentaux du discours des Verts dépassaient très largement ce clivage archaïque et binaire Gauche/Droite. Cela dit, il en est certains pour qui l’écologie consiste à dire « Tu veux sauver un arbre, tue un castor ! », comme quoi les clivages sont présents partout … Le discours d’Hélène FLAUTRE, en revanche, est teinté d’une lucidité presque aveuglante tant elle fait ouvrir les yeux.

Qu’est-ce qui caractérise la liste Europe Écologie menée par Hélène FLAUTRE, Député européen sortant ? La diversité et le rassemblement, clairement. Sur la présence de José BOVÉ. Au sein de ce rassemblement, Hélène FLAUTRE souligne la relation entre la partie « oui » des partisans du « non » et la partie « non » des partisans du « oui » au Traité Constitutionnel Européen. « Il faut une Constitution pour l’Europe, et pas un paquet législatif », souligne-t-elle.

Elle évoque le risque majeur des mécanismes de contrôle parlementaire affaiblis sur la question des coopérations renforcées, insiste sur la nécessité de « faire sauter le verrou » de l’unanimité dans les décisions européennes et insiste sur le fait que la Commission Européennes est appelée à devenir un véritable gouvernement européen.

Commençant comme ça, elle me plaît, Hélène FLAUTRE !

La rencontre fut l’une des plus riches, peut-être la plus riche, de toutes celles que nous avons vécu avec les candidats depuis le début de cette aventure. Je n’évoquerai donc pas tout, mais ce qui me paraît essentiel.

Au cœur du discours, bien sûr, la conversion écologique de l’économie : « Il faut augmenter le budget européen, en luttant contre les paradis fiscaux intérieurs » (par la levée du secret bancaire, en particulier, tant pour les entreprises que pour les particuliers), « en taxant les flux financiers vers des paradis fiscaux extérieurs pour les assécher, en instaurant une taxe énergie/climat sur la consommation d’énergie fossile dans le cadre d’une fiscalité européenne harmonisée », ou encore en faisant levier sur le monde par la politique normative pour faire évoluer les mentalités, en intégrant ces règles dans les méthodes de l’Organisation Mondiale du Commerce, afin de renouveler l’OMC.

Sur la nécessité d’engager un véritable plan de relance européen, elle insiste notamment sur le secteur automobile : « pas d’absence de soutien, mais une incitation à la production de véhicules produisant moins de 80 gr. de CO²/km, en investissant massivement sur la recherche, en développant les transports publics et en soutenant les politiques des collectivités locales en la matière (en particulier sur l’investissement), avec des contrats de conversion pour le personnel des constructeurs (…) ».

Sur l’idée d’un revenu minimum européen, elle y est plus que favorable, incluant dans cette proposition des critères de convergence, tout comme elle est favorable à un impôt européen.

Sur la question de l’immigration, elle se prononce en faveur d’un organe européen indépendant examinant les demandes d’asile, et de la création d’un statut européen de réfugié permettant au-dit réfugié de choisir son pays d’installation.

Elle fait quasiment une affaire personnelle de la directive « Retour » (dite aussi « directive de la honte ») concernant le retour d’enfants dans un pays où ils ne connaissent plus personne et sont mis entre les mains de fonctionnaires.

Elle évoque Calais, soulignant le nombre majoritaire de retenus afghans, réfugiés de guerre non expulsables : « On [la France] fait la guerre en Afghanistan au nom des Droits de l’Homme et on les accueille dans des conditions contraires aux Droits de l’Homme ». Et elle sait de quoi elle parle, Hélène FLAUTRE, en tant que Présidente de la sous-commission aux Droits de l’Homme au Parlement Européen.

Un mot sur la Turquie : « L’Union Européenne doit être loyale envers les candidats à l’adhésion », déclare avec sagesse la candidate, favorable à l’adhésion turque.

Je conclurais ce billet par une phrase d’Hélène FLAUTRE : « L’écologie, le codéveloppement, l’immigration, et cætera c’est revenir au projet initial de l’Europe : affirmer une Paix durable ». Ah, ça fait du bien, un discours sur l’Europe de la paix qui ne soit pas un discours poussiéreux ! Au contraire, son discours, ancré dans l’expérience d’un premier mandat parlementaire européen, reste empreint d’une fraîcheur des plus appréciables ! Comme quoi, dire des choses sérieuses peut se faire dans cet esprit-là, et je crois que nous pourrons faire aimer l’Europe ainsi. C’est cette fraîcheur, cette bonne humeur et ce petit air espiègle qui habille si bien tant de sérieux qui m’ont inspiré, tout naturellement oserai-je dire, le titre de ce billet. Merci donc pour cette belle rencontre !

Publié dans Actualités politiques

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